LES PIERRES DURES ET FINES GRAVÉES EN INTAILLE

La tradition de la gravure sur pierre est très ancienne et remonte à l’antiquité. Le nom d’intaille est alors utilisé et perdure encore aujourd’hui.

Les pierres les plus couramment utilisées pour la gravure sont les pierres dures de la famille des agates (cornaline, sardoine, agate verte, nicolo bleu ou rose), les jaspes (rouge ou sanguin) ou encore l’onyx.

Nous pouvons bien entendu aussi graver le lapis lazuli avec sa couleur si profonde et ses inclusions dorées. Cette pierre est légèrement poreuse donc sensible à l’acidité contrairement aux « pierres dures ». C’est donc une pierre à choisir en connaissance de cause car un peu plus fragile dans la vie quotidienne.  

Par ailleurs, nous gravons aussi des pierres de synthèse comme le saphir, le rubis, le grenat qui permettent d’avoir des pierres transparentes non incluses et d’une couleur uniforme pour mettre en valeur la gravure. 

 

Enfin, nous gravons à la demande des pierres fines comme l’aigue marine, le péridot, l’améthyste, la tourmaline rose ou verte, le grenat, le saphir bleu ou jaune, la citrine, la tanzanite, la cordierite, le quartz, la spinelle, la topaze…

LES METAUX UTILISÉS POUR NOS MONTURES

Nos bijoux en général et nos chevalières en particulier, sont réalisées le plus souvent en or jaune mais aussi en or rose ou gris.

L’or 18 carats, quel que soit sa couleur, apporte à la fois une bonne résistance mécanique garante d’un bon vieillissement et de belles nuances dans les trois couleurs d’or proposés. 

A la demande, nous pouvons aussi réaliser des chevalières en Argent 925 ou en Platine 950.

L'or

C’est bien entendu le métal roi et le métal précieux par excellence : l’or fascine les hommes et les femmes depuis des millénaires et il est plus que jamais une valeur d’épargne refuge incontournable ce qui le rend aussi de moins en moins accessible au fil des dernières décennies.

A l’état pur, ce métal d’un beau jaune est d’une nature tendre et il a un caractère inoxydable.

Hors demande particulière, la maison Agry utilise de l’Or 18 carats ou 750, c’est-à-dire composé à 75% d’Or pur (24 carats) et de 25% d’un alliage de métaux complémentaires apportant une couleur particulière et renforçant ses propriétés mécaniques et sa durabilité. 

C’est aussi l’alliage d’Or utilisé pour la bijouterie en France depuis des siècles à la différence d’autres pays ou continents qui emploient largement de l’Or 14 carats (580) ou même du 9 carats (370)

La « recette » des différentes couleurs d’or 18 carats dépend de chaque atelier mais approximativement :

L’or jaune est constitué de 75% d’or pur d’environ 12,5% d’argent et d’environ 12,5% de cuivre.

L’or rose est constitué d’un alliage de 75% d’or pur, environ 9% d’argent et environ 16% de cuivre.

L’or gris est constitué d’un alliage de 75% d’or pur, les 25% restants étant constitués d’argent et de palladium. 

L’Or gris est en réalité plutôt gris-jaune et au besoin quand le client souhaite un or très blanc, il peut être recouvert d’une couche de rhodium, lui donnant alors une couleur bien « blanche ». Ce traitement de surface s’altérant avec le temps, il convient de le renouveler au bout de quelques années dans notre atelier (rhodiage).

Les ors dits rouge, vert, bleu et violet ne sont pas utilisés par notre maison.

L'argent

Doté d’un bel éclat blanc et d’un coût d’achat abordable, l’argent est le métal précieux le plus travaillé au monde dans le domaine de la joaillerie et de la décoration malgré sa faculté à s’oxyder. 

Apprécié pour son excellente malléabilité, l’argent n’est aussi jamais utilisé totalement pur en raison de sa grande mollesse. 

La maison Agry utilise exclusivement de l’Argent 950, c’est-à-dire composé à 95% d’Argent pur et de 5% d’un alliage de métaux complémentaires comportant du cuivre et du palladium renforçant partiellement ses propriétés mécaniques.

 

L’argent 950 reste néanmoins un métal qui s’usera et marquera nettement plus vite que l’Or ou le Platine, dans le cas de bijoux portés au quotidien. 


Pour certains boutons de manchettes ou broches, nous utilisons aussi du Vermeil, c’est-à-dire de l’Argent 950 recouvert d’un placage d’Or fin 24 carats.

Le platine

Le Platine est un métal précieux comme l’Or et l’Argent et possède une belle couleur assez proche de celle de l’argent. 

Ces dernières années, en raison de sa grande demande par l’industrie mondiale et de sa faible extraction, il est devenu nettement plus couteux à l’achat.

Si son point de fusion est particulièrement haut, il est assez facile à travailler au martelage tout en étant résistant à l’abrasion ce qui en fait un métal bien adapté à la bijouterie. 

Il est d’ailleurs employé en alliage 950 pour améliorer légèrement ses propriétés mécaniques avec principalement l’ajout de cuivre.

C’est aussi un métal à la densité élevée et inoxydable, il est donc tout à fait adapté pour la réalisation d’une chevalière et de sa gravure en creux.

ORIGINES, US ET COUTÛMES DES CHEVALIÈRES ARMORIÉES​

La chevalière, aussi appelée anneau ou bague sigillaire, est une bague à large plateau, sur lequel sont gravées à l’envers des armoiries ou des initiales car selon la tradition elle doit toujours pouvoir servir de sceau (du latin sigillum) pour authentifier le signataire de documents importants. L’empreinte des armoiries ou du monogramme dans la cire sera de ce fait à l’endroit.

A l’ère numérique, son usage en cachet est devenu un anachronisme quelque peu inutile mais néanmoins plein de symbolique et fait perdurer la tradition et le sens historique même de la chevalière. 

Une chevalière présente donc un motif gravé en creux sur le métal ou sur une pierre depuis l’Égypte antique jusqu’à nos jours. Ces motifs sont passés du cartouche hiéroglyphique aux représentations mythologiques, effigies de princes, symboles. Le moyen-âge a vu l’avènement des armoiries et de la science héraldique pour différencier les combattants sur un champ de bataille. Enfin, à partir du 19ème siècle, les monogrammes ont connu un grand essort auprès de personnes souhaitant porter une chevalière sans avoir d’armoirie.

Contrairement à l’idée répandue, toute personne qu’elle descende ou non d’une famille noble, a le droit de porter une chevalière armoriée. Cela explique aussi que de nombreuses armoiries anciennes représentent des outils ou des objets du quotidien lié à l’activité professionnelle d’une famille et une riche histoire des blasons des métiers et corporations. 

Concernant les règles de représentation des armoiries pour la Noblesse, seuls les descendants en ligne agnatique d’une famille noble pouvaient porter des armoiries timbrées c’est-à-dire avec la couronne indiquant le titre de Noblesse mais cette règle n’est plus toujours respectée.  

Port de la chevalière en France : 

La tradition historique voulait que les hommes portent la chevalière à l’auriculaire droit, exception faite du « chef de nom et d’armes » – c’est-à-dire l’aîné – de la famille, qui la portait à l’annulaire gauche, avec l’alliance

Quant aux femmes, la chevalière est traditionnellement portée à l’auriculaire gauche. 

D’après les codes historiques, les armes sur les chevalières des membres de familles nobles sont représentées différemment :

  • Pour les hommes, mariés ou non, elles sont dans un écu de forme, droit ou même ovale suivant les traditions de la famille avec le titre le cas échéant. 
  • Pour les femmes non mariées, les armes sont celles du père dans un losange. 
  • Pour les femmes sans noblesse épouse d’un homme noble, les armes sont celles de l’époux, parfois dans un ovale quand celle du mari sont dans un écu droit avec l’ajout du titre de l’époux le cas échéant. 
  • Pour les femmes nobles, mariées à un homme noble, les deux armes sont dans deux ovales côte à côte avec la couronne du mari en timbre. 

Cependant, cet usage historique n’est plus respecté à la lettre dans la société moderne et il est courant de voir la chevalière à l’annulaire gauche de nombreux hommes qu’ils soient les ainés ou pas.

Le pays du sud de l’Europe, Italie, Espagne et Portugal ont longtemps eu les mêmes us et coutumes pour le port de la chevalière qu’en France. Mais leurs armoiries respectives sont reconnaissables de part la forme des écus et la composition des armes.

En Angleterre, la chevalière (signet ring) porte souvent la représentation du cimier (crest) au lieu de l’écu. La chevalière est en général portée à l’auriculaire gauche par les hommes comme par les femmes.

En Belgique et aux Pays-bas, la tradition veut qu’il n’y ait pas de différence entre les femmes et les hommes pour le port de la chevalière. Les porteurs du nom de famille portent la chevalière à l’auriculaire gauche car l’annulaire y est destiné exclusivement au port de l’alliance.

Concernant les pays germaniques, issu du Saint Empire, Allemagne, Suisse et Autriche, la chevalière est habituellement portée à l’annulaire gauche. Elle se porte aussi à l’auriculaire droit dans des cas beaucoup plus rares.

Enfin, la chevalière peut se porter de deux manières mais sans aucune obligation de lier sa situation personnelle à la manière de la porter :

  • en « baise-main », c’est-à-dire le motif orienté vers l’ongle, synonyme théoriquement que la personne est libre ;
  • en « bataille », c’est-à-dire le motif orienté vers le porteur, synonyme théoriquement que le cœur de la personne est pris ou plus simplement en signe de courtoisie et de modestie.

De nos jours, le désir de porter une chevalière n’est jamais anodin. A la fois bijou et cachet, la chevalière est aussi un objet unique et totalement personnel qui accompagne la vie de son propriétaire, hors du temps et des modes. 

Le port d’une chevalière gravée est soit guidée par la tradition et la filiation en perpétuant l’histoire d’une famille, d’un club ou d’une confrérie soit par la volonté de se faire réaliser un objet unique et totalement personnel, montrant subtilement des traits de votre personnalité et ouvrant la voie à une transmission aux générations suivantes.

LES APPLICATIONS DE LA GRAVURE A LA MAIN

Si l’Art de la gravure remonte à la plus haute Antiquité, il est toujours bien vivant aujourd’hui et se décline sous de nombreuses formes.

En premier lieu, il ne faut pas confondre gravure et ciselure, la première consistant à creuser le métal à l’aide d’outils ou d’acide, la seconde à le déformer par martelage, à l’aide de ciselets de formes variées.

Il existe de nombreuses techniques de gravure, que l’on utilise en fonction du résultat souhaité. 

Ces différents aspects de la gravure ont des liens entre eux et emploient des techniques parfois approchantes, nécessitant précision, rigueur et créativité.

La main du graveur doit maîtriser ses outils et reproduire dans les moindres détails le sujet, qui peut être un monogramme, des armoiries, un texte dans tel ou tel alphabet particulier, un symbole, un motif ornemental…

De minutieux dessins préparatoires sont nécessaires, afin de placer tous les détails, les ombres et les lumières qui, optiquement, donneront l’illusion du volume au sujet choisi. Ces dessins permettent d’éventuelles mises au point, avant de passer à la gravure elle-même.

GRAVURE ET PAPETERIE

Le principe général de la gravure destinée à l’impression est de creuser le métal, en y reproduisant le motif ou le texte choisi. 

La gravure s’effectue à l’envers, l’impression la remettant à l’endroit. La gravure terminée, la surface du métal est encrée, puis l’excès en est essuyé, seuls les fins sillons retiennent l’encre nécessaire qui s’appliquera sur le papier, sous la pression du cylindre ou de la presse.

– Si le motif est gravé en creux, l’encre d’impression sera en léger relief (par exemple sur une carte de visite).

– Si le motif est gravé en relief, l’impression sera en léger creux (ou la feuille d’or dans le cas d’un fer à dorer sur cuir).

Pour les gravures liées à la papeterie personnalisée et aux livres, les matériaux utilisés sont le cuivre, le bois (plus spécifiquement pour les ex libris), l’acier ou le bronze, avec lesquels on réalise des estampes, des outils de dorure, des blocs pour le timbrage du papier à lettres, des plaques de cartes de visite, d’invitations ou des ex libris…

La gravure “en taille douce” s’effectue au burin, sur de minces plaques de cuivre. Une autre manière de faire consiste à pratiquer une morsure à l’acide sur le support qui aura été auparavant verni. On trace ensuite le motif à reproduire avec une pointe, rayant ainsi le verni et mettant à nu le métal aux endroits souhaités.

On pratique alors des morsures successives à l’acide jusqu’à obtenir l’effet souhaité, cette technique s’appelle “l’eau forte”.

La gravure “en timbrage” s’effectue sur acier, elle est spécialement adaptée au papier pour la correspondance, que ce soit pour une simple adresse, des armoiries ou un monogramme créé tout spécialement. Il est possible d’imprimer en plusieurs couleurs, en les superposant très exactement. Il faut dans ce cas graver un bloc par couleur, et un bloc supplémentaire pour le gaufrage final qui donnera tout son relief à l’ensemble, mettant en valeur les plus fins détails. 

La gravure “en relief” permet de graver des fers à dorer pour la reliure d’art, fixant à chaud sur le cuir des feuilles d’or, qui reproduisent les délicats contours d’armoiries, de fleurons décoratifs, ou d’élégants monogrammes…

Pour les gravures liées à la papeterie personnalisée et aux livres, les matériaux utilisés sont le cuivre, le bois (plus spécifiquement pour les ex libris), l’acier ou le bronze, avec lesquels on réalise des estampes, des outils de dorure, des blocs pour le timbrage du papier à lettres, des plaques de cartes de visite, d’invitations ou des ex libris…

 

La gravure “en taille douce” s’effectue au burin, sur de minces plaques de cuivre. Une autre manière de faire consiste à pratiquer une morsure à l’acide sur le support qui aura été auparavant verni. On trace ensuite le motif à reproduire avec une pointe, rayant ainsi le verni et mettant à nu le métal aux endroits souhaités.

On pratique alors des morsures successives à l’acide jusqu’à obtenir l’effet souhaité, cette technique s’appelle “l’eau forte”.

 

La gravure “en timbrage” s’effectue sur acier, elle est spécialement adaptée au papier pour la correspondance, que ce soit pour une simple adresse, des armoiries ou un monogramme créé tout spécialement. Il est possible d’imprimer en plusieurs couleurs, en les superposant très exactement. Il faut dans ce cas graver un bloc par couleur, et un bloc supplémentaire pour le gaufrage final qui donnera tout son relief à l’ensemble, mettant en valeur les plus fins détails. 

La gravure “en relief” permet de graver des fers à dorer pour la reliure d’art, fixant à chaud sur le cuir des feuilles d’or, qui reproduisent les délicats contours d’armoiries, de fleurons décoratifs, ou d’élégants monogrammes…

GRAVURE SUR BIJOUX

D’autres applications de la gravure concernent la bijouterie. 

Les chevalières, par exemple, peuvent être ornées d’armoiries, de monogrammes personnalisés ou de tout autre symbole qui sera gravé à l’envers (puisqu’une chevalière est originellement un sceau).

 

Sur or jaune, rose ou gris, platine, argent, pierres précieuses, semi-précieuses, ou pierres dures, les effets obtenus sont des plus variés.

L’or, le platine ou l’argent sont creusés par enlèvement successif de copeaux de métal, avec des échoppes et des burins, travail long et minutieux.

Certains éléments répétitifs fréquents en héraldique tels qu’étoiles, croissants, mouchetures d’hermine, fleurs de lys, sont frappés à l’aide de poinçons en acier trempé, que le graveur aura gravés en relief.

La gravure héraldique sur pierres se pratique à la main, par une minutieuse abrasion à l’aide de forets qui creusent lentement la pierre.

L’empreinte en cire à cacheter que l’on obtient est donc en relief, très détaillée, telle un minuscule bas-relief. 

Les médailles de baptême, alliances ou autres bijoux peuvent également être gravés à la demande, de noms, dates, initiales ou dédicaces…

GRAVURE ORNEMENTALE

La gravure ornementale notamment sur orfèvrerie se pratique au burin, mais cette fois à l’endroit, puisque le motif doit être regardé et non imprimé. C’est ce qu’on appelle une gravure “à lire”. Une difficulté supplémentaire se présente au graveur, celle du galbe des objets.

Seule la gravure à la main permet de suivre les courbes concaves ou convexes des pièces d’orfèvrerie. 

Le fait de personnaliser les pièces d’argenterie en les ornant d’armoiries, de monogrammes surmontés ou non de couronnes, de motifs décoratifs, floraux, végétaux, d’animaux… leur donne ainsi un caractère unique…

Là encore, des dessins préalables répondant aux exigences du client sont indispensables, dans un style qui devra être en harmonie avec celui de l’objet, aidant à déterminer l’emplacement du motif.

Les trophées de chasse, tableaux ou pièces de collection sont aussi accompagnés de cartouches gravés explicatifs sur mesure.

Tant d’autres idées, restant encore à trouver, pourront être mises en valeur et en beauté par l’une ou l’autre des techniques présentées ci-dessus, mettant en œuvre cet art multiforme qu’est la gravure, millénaire et toujours contemporain.